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Les microbiotes du corps humain

Le saviez-vous, nous sommes habités, oh rien d'illégal ni d'ésotérique je vous rassure, par plusieurs centaines de millions de bactéries à différents endroits de notre corps. Dans cet article, nous aborderons les différentes flores existantes ainsi que les symptômes accompagnant les signes d'un déséquilibre.



Le microbiote, c'est quoi ?


Il s'agit de l'ensemble de la population bactérienne qui peuple certaines régions de notre corps (intestins, vagin, bouche, peau...) et avec qui nous vivons en symbiose et même, en totale osmose pourrait-on dire puisqu'elles ont autant besoin de nous que nous d'elles. Vous l'aurez compris, tout comme la plus passionnée des histoires d'amour, nous traversons parfois des crises (déséquilibres que l'on appelle dysbioses), des réconciliations (équilibres que l'on appelle eubioses), mais quoi qu'il soit, nous ne pouvons vivre l'un sans l'autre puisqu'elles constituent une véritable partie prenante de notre système immunitaire.




Quelles sont les principaux facteurs à l'origine d'une dysbiose?

  • Le mode de naissance par césarienne et non allaitement (surtout pour les jeunes enfants car le microbiote peut naturellement s'équilibrer au fil du temps)

  • Les habitudes alimentaires (junkfood, peu riche en fruits et légumes...)

  • Les traitements médicaux en particulier les antibiothréapies

  • Certaines pathologies comme la maladie de Crohn, rectocolite...

  • La flore intestinale


Commençons par le plus connu... Le microbiote, véritable star sur le podium des recherches, il occupe la 1ère place en matière de recherches aujourd'hui (2500 études parut à ce jour contre quelques dizaines au début des années 2000). Pourquoi cet engouement? Tout simplement parce que ces recherches ont mis en évidence à quel point ces petits squatteurs nous étaient indispensables d'une part mais surtout qu'ils étaient en lien étroit avec toutes nos pathologies les plus connues et dont les principaux mécanismes nous échappent encore. En effet, il s'agit du diabète, de l'obésité, des allergies, maladies auto-immunes, certaines formes d'autisme, des dépressions chroniques... Comment cela est-il possible ? et bien les chercheurs ont observé que ces bactéries communiquaient entre elles par des messagers ressemblant fortement à nos messagers chimiques, ce qui leur donne le pouvoir d'interférer avec votre système immunitaire et donc de le moduler. Imagineriez-vous que nos bactéries soient tranquillement capables de papoter avec notre cerveau par le biais des neurones de notre système digestif ?

Bon, revenons à nos petites squatteuses d'intestin, il s'agit du microbiote le plus important composé de 100 000 milliards de bactéries et dont la présence est véritablement une bénédiction. Non seulement, elles permettent de prendre la place des méchants envahisseurs mais en plus, elles assurent l'entretien des locaux ! Ces bactéries captent les restes de nutriments qui n'auront pas été assimilés par le corps, ce qui leur permettent de se nourrir et donc de vivre mais surtout, de produire d'autres micronutriments comme la vitamine K, la B8 et B12 dont nous avons fortement besoin, tout en synthétisant certains acides gras volatils qui assurent le renouvellement des cellules de l'intestin et donc son intégrité. C'est pourquoi il est très important de nourrir nos petites bêtes d'aliments riches en certaines fibres, catégorie de glucides non digérés par l'organisme.

On appelle ces aliments capables de les nourrir et d'assurer leur développement, des prébiotiques (choux, banane, fruits secs, sons de céréales, oignons, pommes de terres refroidies, légumineuses...). Les probiotiques sont des aliments contenant les souches de bactéries que l'on cherche justement à développer (yaourt, laits fermentés, miso...).

Quels sont les signes et symptômes d'une dysbiose intestinale ? Attention, accrochez vous car il y en a un paquet !

Celle-ci peut entraîner un dérèglement de l'appétit conduisant à l'hyperphagie, certaines bactéries sécrètent un messager chimique analogue à la ghréline ce qui perturbe les signaux de régulation de l'appétit. Elle a comme conséquence d'accentuer les réactions inflammatoires et de facto, les pathologies inflammatoires telles que l'obésité, maladies cardiovasculaires, syndrome métabolique..., ou encore d'accroître la résistance à l'insuline et donc décompenser un diabète de type 2.

Les principaux signes d'une dysbiose sont : la difficulté à perdre du poids, les troubles du transit (diarrhées et constipations), ventre gonflé et ballonnement, les douleurs articulaires et musculaires inexpliquées, les migraines, des troubles anxieux, dépressifs et troubles du sommeil inexpliqués.

De plus, les signes peuvent être étendus bien au delà en raison de l'extension de la dysbiose aux autres microbiotes.


Le microbiote buccal

Le microbiote buccal est lui aussi très important car il permet de repousser l'ennemi qui guette à l'affût du moindre passage vers notre milieu intérieur. Il assure également d'autres fonctions comme la protection dentaire contre les caries et une autre pas des moindres, la protection sociale, contre la mauvaise haleine évitant ainsi de repousser toute personne tentant de nous approcher... En effet, une fois de plus, en occupant l'espace, ces bactéries évitent le développement des bactéries opportunistes à l'origine des ces désagréments.

Les signes d'une dysbiose buccale, vous l'aurez compris : les infections dentaires (gingivites, parodontites...), caries et mauvaise haleine. Attention car cette dysbiose peut à elle seule, entraîner des infections dans tout le corps.

Le microbiote vaginal


Lors de la puberté, les oestrogènes vont entraîner une modification de la flore vaginale en permettant le développement d'une nouvelle souche : les lactobacilles. Ces bactéries ont un rôle essentiel dans la protection de la muqueuse et de son intégrité. La prise d'antibiotique ou encore une hygiène trop invasive et brutale, l'utilisation de savon alcalinisant, ont tendance à perturber l'équilibre de cette population et entraîner des troubles malheureusement bien connus de nombreuses femmes (infections...). Ce microbiote étant particulièrement lié au taux d'oestrogène, ces troubles apparaissent ou empirent particulièrement au moment de la ménopause.



Le microbiote de la peau


Chaque zone à risque d'invasion de notre organisme est protégée par des bactéries. Tout comme les autres parties sensibles, notre peau qui est la première barrière de protection de l'organisme, a pactisé avec les bactéries afin de trouver un certain terrain d'entente permettant une cohabitation respectueuse. Ainsi, notre peau accueille le 3e plus grand microbiote de l’organisme. Cet équilibre peut lui aussi être mis à mal par le recours de traitement antiseptiques, antiobiotiques évidemment et aussi à cause de savon alcalins.

Les principaux signes de dysbiose seraient en lien avec les dysbioses intestinales et même à l'origine de pathologie inflammatoires de la peau (acné, psoriasis, et les dermatites atopiques touchant les bébés).


Les remèdes ?


L'alimentation joue un rôle majeur au niveau du microbiote puisque rappelez-vous, le contenu de votre assiette devient le substrat qui va nourrir nos petites chéries. En conséquence, il est important d'adapter son alimentation à ses besoins et de suivre l'évolution de son transit en prêtant régulièrement attention à l'aspect de ses selles. Et oui, désolée d'en arriver là, mais... quand le caca va, tout va ! D'ailleurs à ce propos une petite anecdote. Saviez-vous que le "Comment allez vous aujourd'hui très Cher?" d'autrefois ou encore le "Ca va?" d'aujourd'hui, n'est autre qu'une question portant sur la qualité de votre transit? en d'autres termes, on vous demande si vous allez bien à la selle...

Pour les troubles plus importants, vous pouvez recourir à la consommation de probiotiques permettant la stimulation de certaines souches de bactéries et de prébiotiques, permettant l'introduction ou la réintroduction de certaines souches dont l'absence est à l'origine du déséquilibre. Il est également possible de se supplémenter en prébiotiques sous forme de gélules que l'on trouve en pharmacie. Dans les cas les plus sensibles, on a aujourd'hui recourt à la transplantation de matières fécales même si ce traitement reste encore souvent à l'état expérimental et que les résultats obtenus ne sont que temporaires.


Chaque personne étant complexe et spécifique, il est impossible de prescrire un programme universel en matière de microbiote car tandis que certains aliments riches en fibres seront bénéfiques à votre flore, d'autres accentueront vos désagréments... C'est pourquoi, pour un régime alimentaire et la recommandation de prébiotiques adaptés à votre situation, je vous invite à prendre rendez-vous pour une consultation par mail ou téléphone, ou de vous rapprocher d'un diététicien micronutritionniste.


Sources :

Documentation de l'IEDM : Echos de la micronutrition n°54

Etude publiée sur les effets orexigènes des anticorps orientés sur la ghréline : K. Takagi, R. Legrand, A. Asakawa, H. Amitani, M. François, N. Tennoune, M. Coëffier, S. Claeyssens, JC do Rego, P. Déchelotte, A. Inui & S. O. Fetissov. Anti-ghrelin immunoglobulins modulate ghrelin stability and its orexigenic effect in obese mice and humans, Article Nature Communications, 25 octobre 2013 - DOI: 10.1038/ncomms3685.


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